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Mes villages par la presse
2 septembre 2012

Availles Limouzine 1890 et le drame d'Availles

La Semaine du 02/02/1890

Le drame d'Availles-Limouzine.

Voici les détails très complets su le drame qui a eu lieu au pont d'Availles-Limouzine.

M. Péricat, contremaitre de M. Gras et un ouvrier M. Henri Gris, étaient occupés depuis quelques semaines aux travaux de réparations du pont d'Availles.
La crue de la Vienne avait suspendu leur travaux. Vendredi matin vers 8 heures, ils se trouvaient sur le pont en compagnie d'un grand nombre d'habitants, lorsqu'un sieur Fourquet les invite à venir pêcher.

Availles Limouzine 86-Vienne_005Ils refusèrent d'abord ; Fourquet ayant insisté en leur disant qu'il n'y avait aucun danger, ils descendirent sur la berge et montèrent dans un petit bateau qui se trouvait près de là, à 100 mètres du pont.
Gris conduisait l'embarcation avec une perche, Fourquet pêchait avec une carrelet.
MM. Tafforin, maire d'Availles et M. Serin, agent-voyer, qui se trouvaient sur la rive opposée, furent surpris de tant d'imprudence et se disposaient à leur crier de descendre à terre ; ils n'eurent pas le temps de mettre leur projet à exécution.

La légère embarcation venait d'être entrainée par un tourbillon d'eau. Fourquet tomba dans la rivière, près de la pile du pont ; il savait nager et parvient à saisir une corde qui lui fût jetée, à l'aide de laquelle on put le retirer de l'eau.
Péricat qui se trouvait à l'autre extrémité du bateau tomba la tête la première et ne reparut plus : il ne savait pas nager.

Gris, n'avait pas abandonné la perche avec laquelle il conduisait le bateau ; il remonta plusieurs fois sur l'eau en criant : «  au secours, sauvez-moi ». Il parvient à attraper une une branche d'arbre qui malheureusement cassa dans ses mains ; le courant des plus violents, - la Vienne était en crue de cinq mètres, - finit par l'entrainer.

Plus de cent personnes étaient présentes à ce drame, et se trouvaient dans l'impossibilité absolue de porter secours à ces malheureux ; pas une barque ne se trouvait à proximité.
Un quart d'heure après, à 6 kilomètres de là, un paysan vit passer sur l'eau un corps vétu d'un paletot que l'on croit être celui de Gris.
Samedi matin, la Vienne ayant baissé considérablement, des recherches furent commencées par M. Gras, le père de Péricat, et de nombreux bateliers riverains. La rivière fut sondée sur une étendue de 7 kilomètres. Dimanche les recherches continuèrent ; les iles qui se trouvent sur la Vienne furent fouillées avec le plus grand soin. On trouva de tout : des chines, des moutons, seuls les cadavres des noyés restèrent introuvables.

M. Gras revint à Poitiers, lundi matin ; il est reparti ce matin mercredi pour Availles.

 Ce terrible accident a jeté la consternation dans tous les environs.

Les familles des noyés sont dans la plus profonde désolations ; la mère de Gris, veuve, et qui n'avait que ce seul enfant, fait peine à voir ; la pauvre femme veut se jeter à l'eau ; des parents sont obligés de la garder à vue.

 Les malheureux ont payé cher leur imprudence ; s'engager sur l'eau dans de semblables conditions est folie ure.

Que ce triste exemple serve de leçons aux écervelés qui seraient tentés de les imiter.

Ce n'est pas le seul accident de ce genre qui se soit produit près d'Availles ; depuis 20 ans on compte 23 noyés dans les environs.

Voici les noms des courageux citoyens qui, malgré le danger, n'ont pas hésiter à seconder MM. Gras et Pericat dans leurs recherchés.
Ce sont : MM. Valentin, chef cantonnier ; Perrin Jean, cantonnier ; Cubeau ; Dinet, Chebeau, Chambre et Fourquet.
Une dépêche que nous recevons au moment de mettre sous presse, nous annonce que les corps des noyés ne sont pas encore retrouvés.

- Le corps de Gris Ernest Henri a été retrouvé le 12/03/1890 en face le village de lérigny à Availles, après 47 jours. Célibataire âgé de 19 ans, né et domicilié à Poitiers. (état civil d'Availles-Limouzine).

(+ 25/01/1890 ?)

 - Le corps de Pericat Henri a été retrouvé à Millac (86-Vienne), le 14/08/1890, soit plus de 6 mois après son nauffrage, il était né à Bellac le 24/02/1862. ( état civil de Millac).

 

 

(Illustration d'après une partie, d'une carte postale d'Availles - Limouzine)

 

 

A Suivre.................. si je trouve d'autres infos de 1890

 

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Commentaires
R
En 1890, les Fourquet étaient nombreux à Availles, tous descendants de François Alexandre Fourquet, fils cadet de Jean Fourquet dit de la Rifaud, receveur des traites foraines et guillotiné sous la Révolution. Malheureusement cet article de presse ne précise pas le prénom si bien que pour le moment, je n'ai pas trouvé de quel Fourquet il s'agit.
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R
Pourrait-on avoir des précisions sur FOURQUET, svp. Suis personnellement concernée et très intéressée. MERCI.
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