Un Putéolien massacré au Maroc, il était l'un des 2 aviateurs militaires.

10 avril 1914

Les deux aviateurs massacrés au Maroc

Tanger, 9 avril – La vigie marocaine, arrivée ce matin, donne les détails suivants sur la mort des deux aviateurs militaires : le capitaine Hervé et le caporal mécanicien Roland.

Les aviateurs étaient partis dimanche matin de Casablanca pour Fez, afin de se mettre à la disposition du général Gouraud.

Dans la soirée on annonçait qu'un autre aviateur, le lieutenant de Morlaix, avait atterri à Fez, mais qu'on n'avait aucune nouvelle du capitaine Hervé, depuis Bouznika.

On télégraphia à tous les postes. En même temps, on apprenait l'agitation qui régnait chez les Zaers.

Bientôt parvenait la nouvelle que les cadavres des aviateurs avaient été trouvés à dix kilomètres de Tedders, entièrement dépouillés de leurs vêtements, mutilés et troués de balles.

Il a été impossible de retrouver l'aéroplane.

On suppose que le capitaine a du avoir une panne et qu'il a été attaqué avec son mécanicien en atterrissant.

Le capitaine était, depuis le mois de septembre, chef du centre de Casablanca.

Le caporal Rocland était originaire de Puteaux.

Le capitaine Isidore Hervé, était né le 5 janvier 1878 à Bourhiac (Cote-du-Nord)

Admis à l'école normale d'instituteur de Saint-Brieux en 1893, il s'engagea au 40e d'artillerie, à Poitiers, en 1896. En 1900, il fit la campagne de Chine comme maréchal des Logis, il entra à l'école d’artillerie de Versailles en 1901.

Nommé lieutenant au 12e d'artillerie à Nîmes, en 1904, il épousa la fille du procureur de la République de Valence. Il fut ensuite envoyé en Algérie sur sa demande. Nommé capitaine en 1912 et affecté au 29e artillerie de Laon. Six mois après sa promotion, il demandait à entrer dans l'aéronautique, et avait passé son brevet à Buc, le 25 février 1913

Le caporal Rocland.

Marcel-Etienne Rocland allait avoir vingt-ans le mois prochain. Engagé dans le génie, à Versailles, le 23 juillet 1892, il partait le 9 septembre dernier pour le Maroc comme mécanicien aviateur. Il devait venir en congé au moins d'août prochain.

Ses parents, dont il était le fils unique, habitent au numéro 135 de la rue de la République, à Puteaux.

Le père est employé comme homme de peine dans la fabrique d'automobile Vinot et Deguingrand ; la mère est femme de ménage.

Rocland était fiancé et devait se marier dès son retour. Nous avons vu la mère, qui avait été prévenue dans la matinée et dont la douleur faisait peine à voir.