journée Mondaine à Biarritz en 1900

Biarritz.

Le mois de septembre est, pour Biarritz, ce que le mois d'août est pour Deauville ; Jusque là, l’excès de la chaleur retient éloignés de la célèbre plage du Sud-Ouest nombre de ses plus fidèles admirateurs.

Une des différences les plus marquées ente Deauville et Biarritz, c'est que, tandis que la première est une station française par excellence, la seconde est, au contraire, essentiellement cosmopolite, rappelant un peu, comme société, ce qu'était Bade avant la guerre de 1870.

Après la France et l'Espagne, c'est la Russie qui est le mieux représentée ; Puis vient l'Angleterre. Beaucoup d'Anglais s'y fixent même pour toute la saison d'hiver, qui est souvent plus brillante que la saison d'été.

Pour le moment, Biarritz bat son plein, et ses trois plages fourmillent de monde ; les courses de l'hippodrome de la Barre commenceront prochainement ; sans doute, elles ne pourront pas balancer le succès des couses de taureaux dont les arènes de Bayonne étaient le théâtre.

Le Casino est fort suivi, et l'on y danse gaiement. Une très bonne troupe d'opérette y donne des représentations régulières. Des concerts de charité sont souvent organisés par les personnes les plus en vue de la localité.

Mais c'est toujours au Country-Club que se concentre le vrai mouvement mondain. Situé à quelques distance de al ville, c'est en quelque sorte l'Ile de Puteaux de Biarritz. Les journées du concours hippique y attirent l'élément sélect de toues les nationalités. On y joue au tennis, au crocket ; on y déjeune, on y dine.

Parmi les fidèles de Biarritz, nous citerons :

S.Exc. L'ambassadeur l'Espagne à Paris et Mme de Léon y Castillo, la comtesse Boni de Castellane, la comtesse Jean de Montebello, Mme Diaz Erazo, qui se rend chaque année sur cette plage avec ses filles ; l'élégante Mme F. de Yturbe et Mlle Diaz, très assidues au tennis ; Mme De Bénardaky, la princesse Michel Radziwill et la vicomtesse Antoine de Contades, M.et Mme Eustaquio de Escandon, des habitués aussi ; M.et Mme J. de Bestegui, cette dernière ne se souvenant plus aujourd'hui de la maladie qui l'a retenue longtemps éloignée du monde ; M.et Mme Candamo qui occupent, chaque saison, une des plus belles villas de la côte et y donner parfois de très beaux bals, voire des bals costumés ; le compte et la comtesse de Robien, Mme Desgenétais, le compte de Bouillé, M. de Saint-André, le marquis de Saint-Lieux, M. Blacque-Bélair, Mme Gavini, M.et Mme Léonce Mahon, soeur de M.Bourée, notre ancien ambassadeur à Athènes ; M.et Mme Gallice, le générale et Mme Sassing, Mme Hochon et sa fille, le marquis d'Ayguesvives, le duc de Castro-Torreno, la duchesse de la Torre, qui réside à Biarritz ; la comtesse de Brunetta d'Usseaux, la duchesse de Bojano, la marquise de Grijalba, le baron Oberkampf, le conte de Montaut-Brassac, etc. etc.

article du 04/09/1900 « Le matin »