Meutre au Creusot ( octobre-novembre 1919)

MEURTRE AU CREUSOT

Le Creusot

31/10/1919

Un crime mystérieux. Une femme tuée dans son lit

Un crime mystérieux a été commis la nuit dernière.

A l’entrée de la ville, dans une des dernières maisons qui bordent la route de Saint-Germain, habitaient M. Ausquer, ouvrier aux usines, sa belle-sœur, Anette Bonnard 23 ans,et son fils, âgé de 11 ans.

Hier soir mardi,à 20 heures, M. Ausquer était parti au travail comme d’habitude, après avoir embrassé son enfant.

Annette Bonnard avait refermé la porte sur son beau-frère qui arriva bientôt aux u usines.

Rien dans la maison ne troubla le silence des premières heures de la nuit. L’attention des voisins ne fut éveillée par aucun bruit.

Soudain, à 2 heures du matin, les locataires furent réveillés par les cris effrayés du jeune Ausquer.

Ils se précipitèrent dans l’appartement et furent cloués sur place par l’étonnement et l’horreur.

Près du jeune garçon réveillé et que la peur maintenait au lit, Annette Bonnard était immobile, un filet de sang rayant sa figure pâle.

La jeune femme avait été tuée d’un coup de revolver.

Rassuré par les caresses des voisins, le petit Ausquer consentit à répondre aux question dont on l’’accablait.

Hélas ! Le pauvre enfant n’avait rien entendu. Comprenant que sa tante était morte, il fondit en sanglots.

M. Ausquer, bientôt arrivé, en ne put que manifester le plus douloureux étonnement. Rien avant son départ ne laissait prévoir l’horrible tragédie.

Les voisins, entendus par le commissaire de police, n’apportèrent aucun éclaircissement.

C’est dans le mystère le plus complet que fut ouverte l’enquêté.

Cependant, une poste semble avoir été découverte ; Annette Bonnard aurait été assassinée par un travailleur étranger qu’elle avait invité.

01/11/1919

Une femme tuée dans son lit.

L’assassin serait un travailleur chinois.

M. Claire, commissaire de police, a reçu hier matin la déposition du jeune Louis Asquer, neveu de Mlle Bonnard, qui a été trouvée assassinée dans son lit, lequel, absent pendant toute la journée d’hier, n’avait pu être entendu.

Le garçonnet a déclaré que mardi soir, après le départ de son père pour le travail, un travailleur chinois était entré pour dîner et avait, son repas fini, refusé de partir, prétextant ne pas savoir où coucher.

La victime essaya deux fois de mettre le Chinois à la porte ; mais ce dernier, sortant son revolver, exigea qu’on le fit coucher dans la deuxième chambre qui composait le logement.

Le garçonnet et sa tante se couchèrent dans une autre pièce.

A 2 heures du matin, le petit Asquer fut réveillé par une détonation, et aperçut le Chinois qui, venant de tuer sa tante à bout portant, prenait la suite, s’éclairant avec une lampe électrique.

Le docteur Lagoutte a procédé, hier matin, à l’autopsie d’Annette Bonnard.

Deux balles de revolver de gros calibre ont été retrouvée dans le lit.

Avant son départ, le Chinois a emporté divers objets et a volé notamment un billet de 100 francs.

La vengeance paraît être le mobile de crime.

L’identité de l’assassin est connue.

Le parquet d’Autun prévenu, continue son enquête.