le Creusot " les amours du Chinois"

28/12/1919

Le Creusot

Les amours du Chinois. Depuis quelques temps déjà, le travailleur chinois portant le matricule 11.314, fréquentait assez assidûment le café Denis, situé rue Lapérouse, au coin de la rue de Chanzy. Appartenant au groupement tout proche de Chanliau, le Céleste avait réussi, en client assidu, à obtenir quelques considération de la part des patrons de l’établissement. Et, finalement, comme est arrivée à l’établir l’enquête habilement menée par la gendarmerie du poste du Breuil ; ce même Chinois avait caressé le rêve d’obtenir les faveurs de la patronne ou, à défaut, celles de sa fille. Cette dernière partit récemment pour la capitale. Le travailleur se montra alors de plus en plus empressé auprès de Mme Denis ; il se vanta même de posséder beaucoup d’argent et déclara vouloir être très large. Toutes ses propositions échouèrent. Il résolut alors de se venger.

Avant-hier, vers 11 heures 1/2 du soir, il se présenta rue Lapérouse, brisa une vitre du café Denis et pénétra dans une chambre où il croyait peut-être que se trouvait celle qu’il poursuivait de ses assiduités. Dans cette chambre reposait un pensionnaire de l’auberge, M. Jean-Baptiste Lafouge, 19 ans. Entendant du bruit, M.Lafouge se leva, et comme, dans l’obscurité, il venait de saisir un inconnu, il reçut un coup de revolver qui lui brisa la mâchoire supérieure. Le Chinois, après avoir fait usage de son arme, s’était enfui. On s’empressa auprès du blessé, qui fut conduit à l’Hotel-Dieu, où sa guérison demandera plusieurs semaines.

A deux heures du matin, le Chinois revenait à nouveau, entrait dans le couloir de l’immeuble et de logeait trois balles dans la tête.

Grièvement blessé, il regagna son cantonnement. Vu la gravité de ses blessures, le Chinois a été transporté à l’Hôtel-Dieu. On ne peut se prononcer sur son état. L’enquête continue.

article le courrier de Saône et Loire