CONFOLENS l’inondation du 28 au 29 octobre 1896

CONFOLENS

 l’inondation du 28 au 29 octobre 1896

01/11/1896

 Une crue terrible s’est produite dans notre localité pendant la nuit du 28 au 29.

Après des pluies continuelles de ces derniers jours, la Vienne et le Goire sont sortis brusquement de leur lit et ont envahi une partie de la ville ainsi que toute la campagne avoisinante.

Dès 2 heures du matin, les communications étaient coupées pour les rues de la Férandie, du Collège et la Grand’Rue ; les quartiers du Goire et de la Fontorse baignaient complètement ; les riverains étaient emprisonnés dans leurs maisons, obligés à regarder les dégâts que l’eau ne manquait pas de commettre.

De 2 heures du matin à midi l’eau ne fait que monter et toute la matinée le pont Neuf a été couvert de monde ; à 11 heures l’eau passait par dessus le pont Vieux et démolissait le parapet de la rive gauche sans heureusement occasionner de dégâts importants. Enfin, à midi, le mouvement ascensionnel s’arrête et l’eau reste stationnaire à 5 m.20 au dessus de son niveau ordinaire, dépassant de 60 centimètres la cure de 1876.

A partir de midi l’eau diminue très lentement et ce n’est guère qu’à lentement et ce n’est guère qu’à 9 heures que l’on commence à circuler dans la rue du Collège et la Grande Rue. Enfin, à minuit, la Vienne était presque rentrées dans son lit, après avoir inondé pendant plus de 24 heures.

Les dégâts causés par cette crue si subie sont considérables, et, bien que l’évaluation soit très longue à faire, nous pouvons les estimer à peu près à 100,000 francs pour la ville ; les riverains avertis, c’est vrai, ne pensaient pas que l’eau dépasserait le niveau de 1876 et n’avaient pour protéger leurs mobilier et leurs marchandises contre la venue si subite du flot.

Nous trouvons tout de même étonnant que pour une inondation de 24 heures comme celle que nous venons de subir, le service hydraulique de Limoges n’ait communiqué aucune dépêche à l’autorité compétente de notre ville, l’avertissant du danger, indiquant la hauteur de l’eau, et la longueur approximative de la crue ; l’au mettant à peu près 8 heures pour venir de Limoges, si le service des eaux avait été fait comme on aurait dû le faire, c’est à 4 heures du soir, et non à 11 heures que les riverains auraient été avertis, et qu’ils auraient pu parer à toute éventualité.

Une dépêche de notre honorable député reçue hier au soir nous annonçait que sur sa demande M. le ministre de l’Intérieur accordait un secours de 1.000 fr. pour les inondés de l’arrondissement.

Ce matin, M. le Préfet de la Charente est venu à Confolens et a remis à la municipalité une somme de 500 fr. qui va êre employée à venir en aide aux plus malheureux des inondés.

Le maire de Confolens, en raison des dégâts commis par l’inondation aux abords du vieux pont ( coté de la Fontorse)

Arrêté.

jusqu’à nouvelle avis, il est absolument interdit de laver et de conduire abreuver les animaux aux abord du dit pont.

En mairie à Confolens, le 31 octobre 1896.

Le Maire

A.Garraud.