Romagne 1887

Un terrible orage.

Un orage terrible accompagné de grêle s'est déchaîné sur Romagne, lundi à 9 heures du soir.
Des arbres ont été rasés par la violence de l'ouragan et transportés par morceaux à plusieurs centaines de mètre. Des tas de gerbes ont été renversées et projetées au loin : dans le hameau de beauvais, on en voyait quelques-unes dans les arbres, dans les étais et jusque dans les puits.
Au bourg, chez le sieur Bouchet, aubergiste, un tourbillon s'est engouffré dans la cheminée, et la pression de l'air a été tellement forte que trois personnes renfermées dans la chambre ne pouvaient plus respirer; elles ont été obligées de se précipiter dans le corridor et de là dans d'autres chambres; quant à sortir dehors, il n'y fallait point songer, la grêle ne le permettrait pas.
Cette grêle, grosse comme des noix, tombait tellement épaisse que des oiseaux ont été tués. J'en ai vu plus que quinze morts et un propriétaire de mon voisinage a trouvé, en visitant ses champs, sept perdreaux restés sur le terrain.
Les légumes des jardins, les plantes, sarclées des champs, les raisins qui se trouvaient sur quelques pieds de treilles jusque-la respectés par le phylloxéra, ont été hachés.
De mémoire d'homme, on na vu un aussi grand désordre et autant de dégâts.
Heureusement que les blés ne sont plus dans les champs.
(La Semaine du 21/08/1887)