Puteaux : Un forçat se marie à Puteaux.

03/06/1923

Puteaux : Un forçat se marie à Puteaux.

Un taxi s’arrêtait, hier après-midi, devant la mairie de Puteaux. Un jeune homme, en caquette et chandail bien en descendit. Léger et souriant, à peine gêné dans ses mouvements par les bracelets d’acier qui lui entouraient les poignets. Il était accompagné de deux messierus au regard sévère et au visage barré de fortes moustaches.

Sur les marches attendaient un groupe de jeunes femmes en cheveux et de jeunes gens en casquettes; on s’embrassa avec effusion et l’on entra par couple dans la salle des mariages.

Aux questions qui leur furent posées par le maire, Raymond Colas, vingt-trois ans, actuellement « domicilié » à la maison d’arrêt de Fresnes, affirma sa volonté de prendre pour épouse Madeleine Antigny, vingt-deux ans, domestique, habitant Puteaux. Celle-ci, à son tour, accepta de devenir la femme de Collas.

Le maire fit aux nouveaux époux la lecture du code et de put que souhaiter à la jeune femme d’être autorisée de plus tôt possible à rejoindre son époux.

Les deux conjoints furent autorisés à rester quelques minutes ensemble dans une petite pièce, mais toujours sous la surveillance des deux messieurs graves. Après quoi ils se réparèrent… Colas remonta en taxi pour regagner Fresnes, où il attend son départ imminent pour la Guyane.

Cette brève cérémonie est l’épilogue d’un drame que nous avons relaté en son temps et qui s’est déroulé le 13 décembre dernier.

L’hôtelier Coutarel établit rue des Pavillons, ayant congédié sa bonne, Madeline Antigny Raymond Collas, au ocurs d’une scène d’explications, le tua à coup de couteau à la tempe; ce qui lui valut d’être condamné aux travaux forcés à perpétué.

article le petit Parisien.

Comments

[dialogueman]

Des histoires assez dures dans l'ensemble mais relevant d'une certaine époque ! On retrouve la même démarche pour les soldats partant à la guerre pour monter au front.